Noces d'or et lieux habités

Samedi 2 septembre 2023
Notre histoire commune de 50 ans s’exprime en quelques rimes ...

1. Louveciennes [1973]

Dans les longs couloirs du ‘shape’ de Rocquencourt
Un dossier dans les mains on dirait qu’elle court
Vêtue d’une robe chasuble sur cet habituel parcours
Elle se distingue des gens arrêtés en plein discours

Je regarde d’abord ses jambes si bien galbées
Sa taille fine, sa poitrine bombée à la dérobée
Puis croise ce regard qui me fera tomber
Sous le charme de sa jeunesse engerbée.

Pour me retrouver souvent la fine mouche
Au manège où je chevauche, débouche
On se côtoie, on se parle, on se touche
On se rapproche jusqu’au bouche à bouche
Puis partageons bientôt, la même couche !

C’est au 10 de l’allée des Hauts Dimanches
Que fêterons notre première nuit blanche
Sûr, le lendemain matin était un dimanche
Un oiseau chantait gaiement sur la branche


2. L’Irlande [1973]

Nous avons voulu toujours vivre ensemble
Décidé de la date du mariage qui rassemble
Familles, amis, tous ceux qui nous ressemblent
Mais savons nous réellement si on s’assemble ?

Nous ferons une pré lune de miel en Irlande
J’y découvrirais une femme gourmande
Bonne vivante, de mouton braisé friande
Buvant à gogo la Guiness qu’elle commande
Enjouée, riante, un coté quelque peu brigande
Toujours prête à la grande sarabande !


3. Le Mariage [22 septembre 1973]

Au retour nous étions fins prêts pour le mariage
Catholique, à la Celle Saint Cloud par usage
Civil à Vélizy avec des potes en reportage
Festif à Cernay la ville sous un bel orage
Le soir à Senlisse, échappés, dans notre nuage.


4. Bourganeuf en Creuse [1973]

En lune de miel sommes donc repartis
A Bourganeuf nous avons abouti
Un petit hôtel charmant avons investi
Où chaque soir nous sommes blottis
Dans la journée toujours étions partis
Découvrant la vie simple au ralenti
Buvant une soupe, dévorant un rôti
Au hasard des auberges investies


5. 148 rue de Tourcoing (Croix)[1973-1974]

Dans le nord, en la ville de Croix
Avons trouvé un gîte de choix
A cause de mon actuel emploi
Rentrait fort tard parfois
Mais quel plaisir, quel émoi
De nous retrouver toi et moi !
Je me souviens fort bien, ma foi
De nos rires inextinguibles parfois
Réunis dans la baignoire bleu roi.


6. Le parc Saint Maur et naissance de Cécile [1974-1975]

Nous avons voulu nous rapprocher de Lille
Habiter un appartement plus tranquille
Pour la future naissance de Cécile
Françoise travaillait alors dans le fil
Assistante du boss à la filature d’Ouville
Et moi au rectorat, en centre ville
C’est au pavillon Olivier que naît Cécile
Nous voilà parents d’une petite fille
Bienheureux d’écouter ses babils !


7. 3 Place Jacquard (Lille) [1975-1977]

Selon le docteur, un vieux briscard
La moquette ne convient pas aux moutards
Il faut donc nous préparer au départ
Vers un autre lieu, au 1 place Jacquard
En plein centre ville, c’est bonnard
C’est par le plus grand des hasards
Que nous emménageons ici, veinards
A côté des magasins sur le boulevard.
Sous nos fenêtres des gens passent tard,
Ils sont égrillards et très bavards
Nous, nous restons peinards, au plumard
Avec pour Cécile un tendre regard
Des moments forts d’amoureux fêtards.


8. 1 rue Emile Guinard (L’Etang la ville) [1977-1980]

Une opportunité de retrouver la famille
De Françoise et la très grande ville
De revenir sur les débuts de notre idylle
Voilà pourquoi nous quittons Lille
Et habitons désormais l’Etang la ville.

On accède à ce nouveau domicile
Par un escalier et un chemin difficile
L’appartement est petit et tranquille
Dehors percent les jonquilles d’avril.

Je revois ma femme qui sautille
Sous les sourcils, ses yeux brillent
Quand elle joue au badminton puéril.

Maternelle et danse pour Cécile
Bonheur pour la maman et sa fille
Pour moi, travail plus riche, subtil
Qui m’éloigne beaucoup, m’éparpille !


9. 196 rue du Faubourg de Douai et naissance Olivier (Lille) [1980-1986]

Nous retournons au pays des pigeonniers
Habiter une grande maison avec grenier
Nous avons d’abord dû tout déblayer
Restaurer les sols, un bow-window édifier
Installer une cuisine couleur citronnier
Nettoyer, peindre et tapisser pour égayer
La vieille demeure par l’aïeul dépréciée.

Puis avons invité famille et amis au foyer
Cécile et ses copines y ont bien festoyé
Un petit nouveau est arrivé, Olivier
Pour bien remplir nos longues veillées.

Françoise est allée en faculté pour étudier
Un grand projet informatique ai déployé
Sur Lille, Paris, Toulouse … puis l’ai modifié
Pour l’adapter aux minitels alors appréciés.

Nous avions un grand jardin et un poulailler
Olivier déposait les œufs trouvés dans un saladier
Cécile grandissait ; un dimanche, jour férié
Avons fêté sa communion privée … sans prier !

J’ai changé de job, rejoint le monde hospitalier
Pour quelques années bien employées !

10. Avenue Kessel / rue de Bougainville (Montigny le bretonneux) [1986-1990]

Françoise voulait revenir dans les Yvelines
Et acheter notre maison était sa doctrine
Comment lui résister quand cette coquine
Se montrait toujours si expressément câline ?

Nous avons trouvé à Saint Quentin en Yvelines
Une maison avec jardin sur colline
Ainsi qu’un emploi dans la ville voisine
Cécile au collège tout proche turbine
Olivier va à l’école et dîne à la cantine
Françoise bouquine et tape à la machine
Et moi, j’oeuvre dans ma discipline
Dans un centre informatique usine.

Dans le jardin éclosent les capucines.

Pour la communion solennelle de la gamine
Dans la cuisine on s’affaire aux mâtines
Au menu, tendron de veau aux aubergines
Que nous partagerons avec les cousines.


11. 120 rue de la Paix (Sartrouville) [1990-2005]

L’usine avec ses ordinateurs a fermé
J’ai dû évoluer plutôt que chômer
Directeur informatique ai donc assumé
Et à Sartrouville la bien nommée
Avons emménagé un peu paumés
Françoise et Cécile n’ont pas trop aimé
Olivier et moi avons mieux assumé
Puis nous nous sommes accoutumés.

Lors d’une grande fête avons allumé
Un feu pour le mouton consommer
Entre parents et amis animés
Cécile par Johann très charmée
Malgré ses études la faisant écumer
Quelques réunions réseau sublimées
Divers évènements à nous alarmer
Dont une forte tempête à tout déplumer !

Des aléas aussi à nous assommer
Pour nous deux l’avenir embrumé
Changer encore de job et ramer
Et l’envie de déménager a germé.


12. Rue de la grande Brière (Montigny le bretonneux) [2005- ]

Cette ville à Françoise plaît beaucoup
La petite maison est à son goût
Comme une poule elle s’y ébroue
Et me fait souvent de tendres bisous.

En ville nous allons bras dessous
Quand elle y achète ses frou-frous.
Quand à moi je bricole beaucoup
Ici et là plante un nouveau clou.

A la vie sociale me dévoue
Et quelques problèmes résout
Aux voisins souvent faisons coucou
Pour s’abreuver d’un blanc de Limoux.

Cécile n’habite pas un lointain trou
Charlotte vient nous voir du coup
Le fiston s’est installé en Anjou
Pour mieux mettre le rose aux joues
De sa dulcinée à l’air andalou
Et de nous faire de charmants loulous
Gabriel et Maël, c’est pas chou ?

Bref, n’est-on pas bien chez nous !

Edité le:25/02/2024