Elle est la dernière née d'une famille bien née,
Elle aime se dire la puinée,
Par un beau jour d'août, elle est arrivée,
A ouvert ses yeux étonnés.

En la ville de Mantes la Jolie,
Françoise respire enfin et vit.
Elle ébauche une grimace ? Non, elle sourit
S'imagine sans doute au paradis.

Dans cette grande famille unie,
Jour après jour elle grandit,
Elle s'enhardit et devient chipie
Au bonheur ou au dam de ses amies.

Et voici le temps d'aller à l'école,
Emmitouflée dans un cache-col,
Découvrant la métropole,
Bien campée sur ses guiboles.

Elle aime quitter l'appartement,
Retrouver ses copines de casernement,
Jouer avec elles librement,
Apprendre à vivre autrement.

Et c'est déjà l'âge de s'extraire
Du cocon familial et austère,
Devenir une bonne gestionnaire
Pour un patron pépère.

Dans les couloirs de la grande boite,
Elle croise un jour, maladroite,
Celui qui saura faire battre
Son coeur de lauréate.

Pour lui elle montera à cheval,
Fera des tours dans le manège ovale,
Fusillera des yeux toute rivale.
Sa conquête sera totale !

Le blondinet vaincu, pas très sage,
Les yeux rivés sur son corsage,
Lui apprendra un effeuillage
Qui mène souvent au mariage.

Elle suit sans hésiter cet homme
Pour qui elle se transforme
Devient femme en superforme …
Et s'étonne de devenir hors normes !

Et si son ventre devient rond,
Ce n'est pas à cause des bonbons !
C'est la conséquence de son abandon
Dans les bras du garçon.

Dans la grande ville de Lille
Nait une petite fille
Qu'elle appelle Cécile
Ainsi soit il !

Le temps passe,
Cécile va en classe
Françoise se délasse
Ou se prélasse !

Sept ans plus tard, arrive enfin,
Un autre petit bambin;
Olivier s'appelle ce quinquin
De Lille, de ch'coin.

Le temps va et court,
Des jours longs, des jours courts,
Des allers retours
Entre campagne et faubourg.

Les enfants déjà adultes,
Qui leurs vies débutent;
Et Françoise parfois exulte
Pour choisir une nouvelle hutte.

Elle décide sur un tard,
De s'organiser des rencarts,
Pour un nouveau départ
Dans la culture et les arts.

Elle devient couche tard,
Etudie les oeuvres d'art
Jusqu'à minuit et quart.
Devient accro des beaux-arts.

Semble aimer l'architecture,
Se lance dans la sculpture,
La terre, elle triture
Pour en faire des figures.

De longues heures durant,
Elle observe, elle attends,
De retoucher savamment,
L'oeuvre du moment.


Elle trouve l'équilibre
Comme femme libre
Qui va, qui émigre
A la recherche de sa fibre.
Mais ... ce qu'elle va faire,
Pour son anniversaire,
C'est lever son verre
La toute première !