Voici le sentiment qui rend les gens inhumains et fous. La peur n’a pas le même effet sur tous, tout dépend des gens et des circonstances dans lesquelles elle se manifeste.
Les propriétaires ont peur de se faire voler. Ils se barricadent chez eux, installent des alarmes, ne dorment plus très bien. Ils n’osent s’absenter longuement de chez eux de peur d’être cambriolés !
Les actionnaires ont peur que la bourse dévisse et qu’ils perdent tout ou partie de leur capital. Ils redoutent aussi les placements sûrs qui rapportent trop peu. Ils n’osent imaginer le moment où l’économie s’effondrera !
Les salariés craignent souvent le licenciement. Il faut dire que la généralisation des CDD aux dépens des CDI n’a rien de rassurant.
Les entrepreneurs ne dorment pas plus tranquilles; ils surveillent l’évolution de leur chiffre d’affaires comme le thermomètre de leur propre santé. Ils sont terrorisés par la récession possible.
Les forces de l’ordre ne sont guère mieux loties. Certes comme fonctionnaires ils sont sûrs de percevoir leur salaire. Mais quand ils sont envoyés pour cadrer voire empêcher une manifestation, ils ont la peur au ventre. Ils n’aiment pas le contact avec les manifestants et sont parfois les premiers à user de la violence par peur.
Les soignants des hôpitaux publics sont souvent débordés de travail dans des services d’urgence saturés. Ils agissent trop rapidement et craignent de faire une erreur fatale pour leurs patients.
Les enseignants redoutent les réactions exacerbées des élèves et des parents. Ils déplorent les programmes et les ordres aberrants venant du ministère.
Les hommes politiques de tous niveaux et les grands capitalistes ont peur que le peuple se retourne contre eux. C’est pourquoi, ils ont besoin des forces de l’ordre pour garder leurs distances avec les gens. Quand un Macron fait semblant d’aller au contact, soyons assez clairvoyants pour comprendre que ceux qui l’approchent ont été sondés, filtrés, contrôlés pour éviter un réel dialogue contradictoire.
Les hommes politiques décident de lois très sécuritaires qui devraient leur éviter des recours en justice futurs, des lois en vue d’entretenir la peur pour mieux asservir le peuple.
Même celui qui vit sa vie plutôt paisiblement, tel un retraité, s’inquiète pour sa santé car on lui brosse chaque jour un tableau apocalyptique des maladies actuelles. Qui ne craint pas d’attraper un cancer, un AVC ou une maladie cardiaque ? Ou encore la dernière maladie au hit parade, le covid19 qui parvient à supplanter, par la peur, la bonne vieille grippe hivernale ?
La peur est partout !
La réaction la plus courante à cette peur est la tétanisation. On est privé de toutes réactions face à la peur. C’est pourquoi nombre de personnes se comportent comme des moutons acceptant sans réflexion et sans discussion des lois ou décrets sécuritaires à l’excès.
Une autre réaction à la peur est la fuite. Et souvent la fuite en avant complètement incontrôlée. C’est ainsi que des entrepreneurs veulent perpétrer un système économique qui détruit nos possibilités de survie sur Terre. A vouloir toujours aller plus vite, vendre toujours plus n’importe quoi, ils se précipitent et nous précipitent dans l’abîme des déchets toxiques accumulés !
Une autre réaction à la peur est l’attaque. C’est ce que font les anarchistes et les terroristes. Plutôt que de subir la peur et ses effets délétères, autant riposter par tous moyens, mêmes illégaux.
Enfin la peur peut déclencher une révolte salvatrice : nous devrions avoir peur du réchauffement climatique et de la perte de biodiversité qui menacent indéniablement le vivant et donc l’humanité.
Et notre réaction devrait donc être :
- de donner la priorité au vivant sous toutes ses formes,
- de ne plus avoir peur de perdre des biens, des sous, des emplois, des affaires,
- de ne plus avoir peur des gens, des maladies, de la mort qui n’est qu’une étape de la vie,
- de rejeter tous ceux qui utilisent la peur pour nous aliéner.
Edité le:03/11/2021