Réflexions sur la violence et l'insécurité

Depuis quelque temps, les médias relatent des faits de violence; violence à l'école, violence dans la rue, violence contre des services publics, etc ...

Le gouvernement UMP admet, enfin, que sa politique de sécurité est un échec.
De ce fait Notre Saigneur remanie quelque peu le dispositif en nommant Christian Lambert préfet de la Seine Saint Denis en remplacement de Nacer Meddah et en nommant le général Jacques Mignaux au poste de directeur général de la gendarmerie en remplacement du général Roland Gilles.
Comme le dit le journaliste du Figaro, il s'agit de 2 signes forts ... dans le sens d'un renforcement de la politique de répression sensée améliorer la sécurité !

Permettez moi de douter de l'efficacité de ces mesures; en effet la répression a pour but de s'attaquer aux effets de l'insécurité alors que pour remédier à ce mal de notre société, il faudrait s'attaquer aux causes.

Quelles sont ces causes ? Je pense qu'on peut affirmer que la violence a pour cause principale l'inhumanité. La violence est une réaction humaine à l'inhumanité. Et malheureusement, cette violence engendre à son tour de l'inhumanité; c'est un cercle vicieux. De même la répression pure et dure ajoute de la violence; on ne sort pas de ce cercle vicieux.

Par ailleurs, les plus riches peuvent être tentés de se protéger de la violence en érigeant des périmètres de sécurité, en utilisant des moyens de transports privés, en sélectionnant leurs relations, en s'enfermant dans une classe.

Ici encore, les effets sont inhumains; perte de contact, isolement du monde, habitations bunkers.
Le seul moyen sérieux de rompre le cercle vicieux de l'insécurité est donc bien de s'attaquer aux causes et non pas aux effets. La cause principale est l'inhumanité qui se décline en diverses facettes:
- le sentiment d'injustice
- l'accroissement de la pauvreté
- le sentiment d'impuissance
- la perte de valeurs humanistes (communication désintéressée et inter-classes, solidarité, fraternité)

Le sentiment d'injustice est alimenté par l'écart de revenus énorme entre les nantis et les autres, par les nominations ou les carrières rapides de certains et la panne générale de l'ascenseur social pour les autres, par les PV et petites condamnations subies par le plus grand nombre et la clémence de la justice vis à vis des plus grands.

L'accroissement de la pauvreté a des conséquences dramatiques: pour survivre d'aucuns peuvent se prostituer, voler, tuer même. Pour la plupart, la difficulté à joindre les 2 bouts génère un sentiment d'impuissance et de lassitude. Certains mettent fin à leurs jours, d'autres abandonnent, se laissent envahir par l'inaction chronique, se retrouvent sur le trottoir.

Le sentiment d'impuissance se manifeste quand rien ne bouge dans le bon sens dans notre environnement; par exemple les bouchons routiers sont toujours importants, les mesures efficaces en faveur de l'environnement, en faveur des chômeurs, en faveur des démunis sont remises sine die ou bien à peine ébauchées.

Certaines mesures sont même rétrogrades.

La perte de valeurs humanistes est peut être ce qui est le plus sournois et grave; ainsi en est-il de pubs qui vantent l'égoïsme, l'envie, le dépenser toujours plus, la beauté esthétique au lieu de la beauté morale, etc ...

Je suis conscient de n'avoir que survolé les causes de l'inhumanité et de la violence qui en résulte. Les quelques exemples cités montrent bien qu'il y a interdépendance entre des causes.

Pour faire cesser la violence, il n'y a qu'une solution possible: rendre notre société plus humaine c'est à dire remettre au premier plan les valeurs morales.

En contrepartie faire cesser immédiatement la course à la consommation (qui ne profite réellement qu'à ceux qui vendent ou produisent), écraser les énormes différences de revenus entre plus riche et plus pauvre (ramener à un écart de 100 maxi entre le plus pauvre et le plus riche), supprimer la pauvreté par tous moyens, se doter d'un véritable appareil de justice qui donne le même niveau de défense au pauvre ou au riche, engager tout de suite notre civilisation sur le chemin de la préservation de notre environnement et de celui de nos descendants (pas seulement par la diminution des émissions de gaz à effet de serre, mais par une gestion raisonnée de toutes les ressources épuisables de la Terre), sans doute accepter le principe de la décroissance et l'assumer en prenant toutes mesures de nature à éviter les laissés pour compte.

Le jour où un gouvernement se fixera un ou plusieurs de ces vrais objectifs anti violence, je serais heureux.

Edité le:05/03/2019