Nous avons perdu de très nombreuses libertés, ces dernières années.
Qui peut affirmer que toutes les libertés suivantes sont toujours pleinement assumées ?
Liberté de penser, de s’exprimer, de s’instruire, de se divertir, de se déplacer, d’agir, de se soigner, de manger ou boire, d’acheter ou d’acquérir, de refuser, de vivre et mourir !
4. La liberté de se déplacer
La liberté de se déplacer est inscrite dans la loi française mais aussi dans les règlements européens. Chacun de nous est donc libre de se rendre en tout point de l'Europe, seulement muni de sa carte d'identité.
Cette liberté a été gravement mise à mal avec les derniers confinements ou encore les couvre feux.
Compte tenu que le coût des transports en Europe n'est pas nul, la possibilité de voyager n'est pas assurée pour tous. Certes, il existe des mesures, le plus souvent destinées aux jeunes, qui allègent considérablement le coût du voyage et permettent de parcourir l'Europe.
Dès qu'on veut se rendre dans d'autres pays, les choses se compliquent. Il faut obtenir un visa d'accès qui peut poser problème en fonction de son appartenance politique. Les Etats Unis essaient de retenir à leurs frontières les 'communistes' par exemple ! Certains états arabes du golfe acceptent des travailleurs étrangers, non pas pour leur offrir la découverte de leur pays, mais pour les exploiter dans la construction de villes et de palaces. Et on pourrait rapporter bien d'autres exemples qui restreignent sûrement la liberté de se déplacer.
Le mode de déplacement conditionne largement la qualité du déplacement. Nous pouvons prendre l'avion pour nous rendre à Moscou ou encore plus loin à Pékin. Il suffit d'obtenir son visa et de payer son billet. Remarquons quand même que ce type de déplacement est comme un grand saut de puce. On ne traverse aucun des pays situés entre le départ et l'arrivée. On perd donc un grand intérêt du voyage qui est de connaître le monde. Cette remarque est vraie pour tous les déplacements rapides. Le commercial qui va signer une affaire à Bordeaux n'aura pas le temps, ni le besoin de s'arrêter dans diverses villes situées sur son parcours vers Bordeaux.
A l'inverse, le pélerin qui se rend, à pied, à Saint Jacques de Compostelle, peut prendre le temps de découvrir tous les lieux qu'il traverse en cheminant. Il peut aussi dialoguer largement avec les autres pélerins mais aussi avec les gens qu'il rencontre.
Cette dernière forme de déplacement est autrement plus riche et vivante que celle du commercial de la grande entreprise.
Du coup, point besoin d'aller fort loin et mieux vaut y aller à petite vitesse avec la volonté d'échanger avec les gens rencontrés.
Certes le globetrotter préférera aller assez loin pour un véritable dépaysement. Son style de vie aventureuse lui permettra de rester assez longtemps en un endroit pour appréhender des coutumes locales fort différentes, d'apprendre à connaître les gens en priorité. Rien à voir avec le touriste qui ne cherche que des cadres agréables dans lesquels il importe son mode de vie occidentale, souvent sans cotoyer l'autochtone.
Au final, cette liberté essentielle, le mot est à la mode, existe bien mais elle est restreinte, bafouée à la moindre occasion selon les vues et les intérêts des dominants du moment ou encore par notre soumission à un mode de vie trépidant. L'important n'est pas de pouvoir se déplacer mais plutôt que le déplacement soit une occasion réussie sur le plan personnel et humain.
A suivre: La liberté d'agir
Edité le:14/12/2020