En 1964 j’avais 19 ans. J’ai passé mon permis de conduire à La Bassée dans le département du Nord. Huit leçons ont suffi. Il n’y avait pas encore l’obligation de ceinture de sécurité dans les automobiles !
Il a fallu attendre 1973 pour que ce port devienne obligatoire à l’avant, puis 1990 pour que l’obligation soit étendue aux passagers arrière.
Depuis, les obligations sécuritaires de toute nature abondent.
Depuis 1969 toutes les prises de courant des pièces d’eau doivent avoir une prise de terre.
Depuis 1992 les communes sont tenues de délivrer l’eau potable.
Depuis 2005 toutes les terrasses hautes, même quasi inaccessibles doivent être équipées de garde-corps. De même, la hauteur des échelles sans palier est désormais limitée à 8 mètres.
Depuis 2009 toute vente de logement doit faire l’objet d’un diagnostic électrique.
Depuis 2015 tous les logements doivent être équipés d’au moins un détecteur de fumée.
Depuis 2017 les installations électriques doivent comporter un interrupteur différentiel 30mA. Remarquons que cette obligation, ajoutée à celle de 1969 est un doublement de la même sécurité.
Sur toutes les notices d’appareils, des prescriptions de sécurité figurent en premier lieu.
Depuis 2018, les enfants doivent être vaccinés contre 11 maladies réputées graves.
Depuis 2021, la vaccination contre le Covid19 est rendue quasi obligatoire avec l’instauration du passe sanitaire.
Toutes ces mesures sécuritaires ont pour objet de diminuer les accidents aux personnes et la mortalité. Merci à nos députés de veiller ainsi sur notre sécurité. Mais n’est-ce pas excessif ?
Bien sûr qu’un jeune enfant risque de s’étouffer en mettant sa tête dans un sac en plastique. Mais faut-il coller une étiquette sur ce sac, destiné à envelopper un pull, au motif d’expliquer à l’acheteur du pull que ce sac peut être dangereux ? N’est-ce pas considérer l’acheteur comme un imbécile incapable d’imaginer le mauvais usage, assez inconscient pour négliger de surveiller l’enfant ?
Bien sûr que de monter sur une échelle présente le risque d’en chuter, mais faut-il édicter des limites contraignantes alors qu’il suffirait d’enseigner les risques du métier et de faire confiance à la grande majorité des individus très raisonnables. N’est il pas idiot de légiférer et de contraindre le plus grand nombre pour quelques situations résultant du comportement de rares têtes brûlées ?
Et puis ces mesures d’augmentation du niveau de sécurité sont une manière indirecte d’obliger chacun de nous à faire l’acquisition d’objets et de produits de plus en plus nombreux et sophistiqués au moment où la sobriété des achats devrait être la règle.
Ne faut-il pas soupçonner les compagnies d’assurance de pratiquer un lobbying afin de minimiser les risques qu’elles assurent ?
Ajoutées les unes aux autres, toutes ces mesures sécuritaires deviennent plutôt lourdes à supporter. Qui sait encore s’il est bien en règle dans sa situation aujourd’hui ? Ces mesures de précaution de plus en plus nombreuses compliquent la réalisation de la moindre de nos actions. Pire, en cas d’accident, la compagnie d’assurance pourra refuser tout dédommagement au motif que tel point n’est pas en règle.
Toutes ces mesures ayant pour objet la protection des personnes sont elles bien fondées si par ailleurs nous devons être victimes de maladies dégénératives telles que le cancer, les maladies cardio-vasculaires, alzheimer, parkinson, … en fin de vie ?
Ne vaudrait-il pas mieux vivre plus intensément, plus dangereusement avec le risque de l’accident grave voire mortel plutôt que se protéger de tout et mourir à petit feu ?
Nous ne demandons pas aux députés de France, de Navarre ou d’Europe de veiller sur nous. Nous ne sommes pas de bêtes moutons. Nous aimons la vie et désirons vivre à notre gré.
Edité le:11/10/2021