Indignez-vous d'un nouveau Munich !
M. Py (UMP ayant évoqué Munich à propos du nucléaire), s'indigne de la position d'Europe Ecologie les Verts sur le nucléaire. Elle n'a rien de nouveau et toute personne de bonne foi, ouvrant les dossiers pourra faire le constat des mensonges assénés depuis longtemps là-dessus. L'électricité nucléaire est bon marché ?
Elle l'est tellement que personne n'a été capable jusqu'à ce jour d'en évaluer le coût et que si elle est facturée moins cher que chez nos voisins, c'est au prix de la dette colossale et occulte que nous laissons aux générations futures et qui va bien vite retomber sur les abonnés.
L'électricité nucléaire est propre ?
Malgré l'affirmation réitérée, la filière dans son ensemble est émettrice de gaz à effet de serre. Quant aux déchets et leur propreté supposée, nous vous laissons juges.
Nos centrales sont sures ?
Pas plus que les autres et nous sommes encore moins à l'abri d'une catastrophe simplement parce que nous avons multiplié les installations.
Le nucléaire, c'est l'indépendance énergétique ?
D'abord, cela ne représente que moins de 20 % de la totalité de nos besoins énergétiques. Ensuite, elle est fournie par l'uranium qui n'est plus extrait de chez nous depuis longtemps. Quant à l'électricité produite, nous en exportons et en importons. En 2010, d'après RTE, le bilan a été déficitaire de 10 TWh ce qui prouve que ce type de production n'est pas adapté à nos besoins.
En vérité, l'industrie nucléaire repose sur une matière première fossile comme le pétrole, le gaz ou le charbon. Elle est limitée et son épuisement, selon AREVA, est prévu dans 70 ans. Si nous n'en sortons pas aujourd'hui, ce sera après demain par la force des choses.
Le nucléaire créateur d'emplois ?
En France, c'est environ 120 000 directement (le Figaro du 18-11-11); en Allemagne, les énergies renouvelables, c'est 376 000. Cherchez l'erreur !
Quant aux salariés d'Areva en général et ceux de Narbonne en particulier, ils sont dans l'incertitude suite aux erreurs stratégiques de leur groupe et aux baisses de commandes. Ils doivent avoir plus confiance en ceux qui portent une volonté de politique industrielle de conversion qu'en ceux qui s'en remettent à la dictature des marchés pour en faire une variable d'ajustement au mépris d'une vision d'avenir vers la transition énergétique.
Raisonner en sortie du nucléaire revient donc à se cramponner au vieux monde et nous devons penser la transition énergétique. Au vu des périls que fait courir cette industrie, nous disons que le mieux est le plus rapidement possible. Et le possible relève du débat démocratique et non comme vous voulez le faire croire, d'un marchandage électoraliste au coin d'une table.
Ce débat, que nous réclamons depuis de nombreuses années, votre majorité l'a toujours refusé. Nous sommes heureux que cet épisode soit l'occasion de rétablir quelques vérités. Refuser de les voir est une attitude munichoise au sens strict.
Albert CORMARY Groupe Local EELV de Narbonne
Edité le:05/03/2019