De la gestion humaine des entreprises et de la publicité


Par hasard, en allant voir si j’avais du courrier dans ma boîte à lettres, j’ai rencontré le distributeur de documents publicitaires. Gentiment, ce Monsieur me dit :
- Je n’ai pas encore mis dans votre boîte, je vous le donne ?
Je lui répond : - Non merci, je m’en passe bien volontiers
Lui : - Je comprends.
Moi : - Je sais que vous vivez de cette distribution
Lui : - Oui bien sûr. Mais voyez ce que je porte sur moi. Et il me montre un appareil, fixé à sa ceinture, qui n’est rien d’autre qu’un tracker ou pisteur en bon français. Ainsi l’entreprise qui emploie ce Monsieur sans doute sous payé, s’assure qu’il est bien passé dans toutes les rues prévues dans sa mission.
Moi : - C’est affeux. Décidément le progrès technologique n’est pas le progrès humain. Bonne journée quand même !

Non seulement nos boîtes aux lettres sont inondées de publicité, environ 5 kg de papier par semaine, mais en outre les pauvres distributeurs qui font sans doute bien plus de 35 heures de travail par semaine, sont pistés comme les vieilles gens perdant la mémoire !

L’histoire de la publicité généralisée remonte environ au début des années 1900. Avec la guerre de 14-18 puis celle de 39-45, nombre d’intellectuels ont dénoncé cette forme d’information qui relève davantage de la propagande. N’ayant pas peur des mots : la publicité sous toutes ses formes est un véritable bourrage de crânes ! Rares sont les citoyens suffisamment conscients et capables de résister à ce forçage à la vente.

Combien de tonnes de prospectus jetons chaque année aux poubelles ? Combien de pages de journaux et de revues dédiées à la pub ? Combien de spams encombrent les serveurs informatiques avant que nous les détruisions ? Combien de trafic internet complètement stérile à cause de ces spams ? Combien de gens, dits créatifs, se tordent l’esprit pour vanter un produit inutile voire néfaste ?

Le secteur publicitaire est responsable d’un énorme gâchis dans de nombreux domaines ; gâchis de papier et donc de pâte à papier et d’arbres. Gâchis de ressources informatiques et donc de matériaux nobles voire rares ainsi que d’électricité. Gâchis d’intelligences employées au futile, à l’accessoire, à l’apparence …

Ne serait-il pas temps de dire NON à toute publicité ou pour le moins de réduire considérablement son empreinte sur le monde ? Les grands problèmes de notre siècle sont le réchauffement climatique, la surpopulation mondiale, les disparités et les inégalités énormes entre les territoires et leurs occupants, et tous les risques qui en découlent. Il est fort probable que la non résolution de ces problèmes conduise l’humanité à sa perte.

Ne serait il pas intelligent (*) d’utiliser toutes les têtes pensantes de ce monde et les créatifs en particulier pour oeuvrer en priorité absolue à la résolution des problèmes qui menacent notre survie ?
Les business men sont ils capables de se fixer des objectifs qui n’oblitèrent pas l’avenir de leurs propres descendants ? Sont ils capables de mettre dans un business plan, non pas des mesures ou projections de profit réalisable, mais des mesures et projections sur le devenir des hommes et de tout ce qui est vivant ici bas ?

(*) intelligent : un mot à la mode qu’on met à toutes les sauces et tout particulièrement à la sauce artificielle ! Comme si les algorithmes, les automates, les robots, les machines étaient capables de décider de l’avenir des hommes ! Quelle supercherie ! Si les entreprises apprécient cette soi-disant intelligence artificielle, c’est que la machine œuvre sans discontinuer (7j/7 et 24h/24) sans poser la moindre question sur l’utilité de sa machination !

Edité le:05/03/2019